La Madeleine pénitente
1555-1565
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Titien (Tiziano Vecellio)
(Italien, environ 1489 - 1576)
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Le sujet de la pénitente Marie-Madeleine levant ses yeux pleins de larmes vers le ciel a connu une grande popularité dans l'Italie du XVIe siècle auprès des aristocrates, des personnalités religieuses et de la classe moyenne aisée. Titien et son atelier ont créé de nombreuses copies et variations de cette composition, dont au moins sept sont connues aujourd'hui. Il est probable que cette œuvre ait été exécutée avec l'aide d'un atelier. Dans cette variante, l'artiste omet le crâne qui apparaît dans d'autres compositions, et représente à la place la Bible de la Madeleine reposant sur un support recouvert de tissu. Ces modifications mineures des compositions étaient souvent effectuées à la demande d'un mécène, qui souhaitait une œuvre similaire à une autre déjà existante, mais unique en son genre.
Le sacrement de pénitence revêtait une grande importance dans la spiritualité de la Contre-Réforme, et les artistes ont souvent représenté des saints pénitents comme des exemples de ferveur religieuse. Ces œuvres étaient destinées à inspirer une plus grande dévotion à une époque où le catholicisme était remis en question par la réforme protestante. D'autre part, la popularité du sujet de la Madeleine est également associée à sa sexualité implicite. Son regard passif et son corps partiellement dénudé attiraient les spectateurs masculins, pour qui ces peintures offraient un contexte moralisateur à travers lequel ils pouvaient s'engager dans la sensualité de la forme féminine. Les seins partiellement exposés de la Madeleine et ses longs cheveux flottants auraient eu des connotations érotiques pour le spectateur du XVIe siècle. Le biographe Giorgio Vasari (1511-1574), en découvrant l'une des représentations de la Madeleine pénitente de Titien, a nié l'existence de telles connotations sexuelles et a déclaré que le tableau « suscite profondément les émotions de tous ceux qui le regardent ; et, de plus, bien que la figure de Marie-Madeleine soit extrêmement belle, elle nous incite à des pensées de pitié plutôt que de désir ».
Les radiographies du tableau révèlent que l'artiste a apporté de nombreuses modifications à la composition, connues sous le nom de pentimenti, ce qui suggère que la composition a été développée et modifiée au cours de son exécution.