Jack, membre de l’équipe Artpoint, dresse le portrait de Luigi Honorat, sculpteur numérique du catalogue Art on Screens, dont les œuvres repoussent les frontières de la matière et du virtuel.
Aujourd'hui, je vous invite à découvrir l’univers de Luigi Honorat, un artiste français basé à Tokyo, qui redéfinit l’essence même de la sculpture à travers les technologies numériques.
Le parcours artistique de Luigi a débuté par une contrainte pratique. Confronté au manque d’espace dans son atelier tokyoïte, il commence à sculpter directement dans le monde numérique. Ce qui n’était d’abord qu’une nécessité devient rapidement une révélation : le numérique s’ouvre comme un champ de possibilités infinies, où les limites physiques de la sculpture traditionnelle s’effacent pour laisser place à des formes sculpturales inédites.
Les sculptures solides se liquéfient, les mannequins prennent vie. Malgré cette fluidité, le travail de Luigi établit un pont entre la sculpture classique et l’univers digital, en explorant la frontière ténue entre le tangible et le virtuel. Dans sa série intitulée Intangible, il utilise la modélisation procédurale et l’animation pour concevoir des sculptures affranchies des lois du monde physique.
Les formes fixes se mettent à fondre, les figures figées se redressent et commencent à marcher. Ce qui rend son œuvre véritablement fascinante, c’est sa capacité à fusionner la lenteur tactile des matériaux physiques avec l’immédiateté et l’abstraction des procédés numériques. Il fait converger matière et données, bouleversant notre perception du réel et de l’illusion.
Au-delà de leur simple attrait esthétique, les œuvres de Luigi invitent à une réflexion profonde sur l’évolution des rapports entre l’espace, le temps et la matérialité à l’ère numérique. Bien plus qu’un artiste numérique, c’est un visionnaire, qui réinvente l’essence même de la sculpture contemporaine. Poétique et provocant, son travail nous pousse à questionner les frontières mouvantes de notre monde toujours plus virtuel.