Gabin, membre de l’équipe Artpoint, explore comment trois artistes du catalogue Art on Screens utilisent la lumière non pas comme un simple outil, mais comme un véritable sujet, un médium, un langage à part entière.
Aujourd'hui, je vous emmène à la découverte de trois artistes pour qui la lumière est à la fois sujet, médium et moteur de création.
Premier artiste, Yves Peitzner. Inspiré par James Turrell, Yves s'est fait connaître pour son travail à l'intersection de l'art, de la technologie et de l'émotion. Dans sa série Timeless Spaces, l'artiste sculpte la lumière à travers des compositions géométriques délicates. Ses œuvres d'art génératives nous invitent à ralentir, à laisser la couleur et le son nous envelopper. On retrouve ici l'influence de James Turrell, à la fois dans l'abstraction sensorielle, l'univers coloré et la notion d'espace. Trois éléments qui caractérisent le travail d'Yves.
Deuxième artiste, Toma Gerzha. Toma Gerzha est une artiste multimédia qui travaille à la fois avec la photographie et l'intelligence artificielle. Elle explore, entre autres, le récit du passage à l'âge adulte, la nostalgie, l'exil et la culture post-soviétique. Dans son œuvre Modern Tetris, elle combine images générées par IA et archives personnelles pour explorer les récits liés à la mentalité de l'Europe de l'Est, mais aussi d'autres récit tels que l'absence de sentiment d'appartenance, la culture de la fête comme échappatoire, ou encore des notions d’“insider” et d’“outsider” (autrement dit, d’appartenance et de marginalisation). Dans son œuvre Foggy Evening, Toma Gerzha poursuit sa réflexion sur l'errance émotionnelle, mais ici l'artiste brouille réalité et fiction dans un univers suspendu et brumeux, qui paraît à la fois familier et lointain, et où la notion d'appartenance, de déracinement et de nostalgie semble s'entremêler.
Troisième et dernier artiste, Moteh. Moteh est un artiste Danois qui travaille la 3D et qui offre, dans ses œuvres, une vision très poétique et saisissante de l'espace. À travers ses créations, l'artiste crée des mondes hyperréalistes qui vont être subtilement perturbés par une touche de surréalisme. Ici, le spectateur va être capable de reconnaître l'imagination de l'artiste derrière chaque scène. En jouant avec la lumière, Moteh crée une narration visuelle qui renforce l'aspect énigmatique et contemplatif de ses compositions.
Ce que les œuvres réunies ici nous montrent, c'est que la lumière est un langage visuel à part entière. Et la deuxième chose que ça nous montre, c'est qu’aux mains des artistes numérique, qu'ils saisissent l'art génératif, l’IA, ou encore la 3D, la lumière devient une matière vivante, sculptée, capable d'être réinventée, transformée.