La structure géométrique fractale de la nature et les systèmes génératifs qu'elle utilise pour se créer sont au cœur de la pratique des nouveaux médias d'Ozan Turkkan, qui s'appuie sur des recherches continues depuis plus de 15 ans.

« Arura » est une installation audiovisuelle réalisée dans le cadre d'un projet de recherche sur les formes transitoires, la biodiversité, la structure géométrique fractale de ces formes biologiques dans la nature et la variabilité de cette géométrie au fil du temps. Au cours du processus de production, plus de 2 millions de formes vivantes dessinées, étudiées depuis des siècles dans la bibliothèque du patrimoine de la biodiversité, ont été réanalysées, environ 10 000 ont été scannées et plus de 2 000 ont été traitées à l'aide d'outils de codage créatif et d'IA (intelligence artificielle), et la géométrie de ces formes vivantes a été extraite et recréée pour les installations.

Bien que les formes transitionnelles soient actuellement utilisées en IA (Intelligence Artificielle), il s'agit d'un concept utilisé en biologie dans le cadre de la théorie de l'évolution. Par exemple, il est utilisé pour expliquer les formes intermédiaires d'une créature qui vivait dans l'eau il y a 25 millions d'années et d'une créature qui vit aujourd'hui sur la terre ferme. Il s'agit bien sûr d'une dimension intellectuelle, mais aussi d'une dimension sociale et psychologique. Au fur et à mesure que la pensée évolue, toutes les formes intermédiaires deviennent des formes de transition. Bien sûr, si nous considérons cela comme un processus qui n'a ni début ni fin, tout existe en continu.

Formes transitoires et changement constant. La principale source d'inspiration de ce processus est l'eau et le lien entre la vie et les formes de vie dans toute la nature. Arura est un mot grec homérique qui signifie à l'origine « terre arable », dérivé du verbe « labourer ». Ce mot était également utilisé de manière générale pour désigner la terre, le pays et la patrie.