Cette œuvre a pour sujet l'imaginaire singulier de la pomme dans l'histoire de l'art et de l'Occident. On peut songer à cet égard à l'ange ailé et asexué offrant la tentation de la pomme à l'héroïne. Ce cadeau est difficile à refuser car c'est l'offrande de la conscience qui a valu à tant de héros d'être punis pour avoir volé le feu ou la conscience des Dieux afin de les donner aux hommes. C'est ce qui conduisit Zeus à punir Prométhée et le Dieu chrétien en colère à punir Lucifer..... Dans cette imaginaire bien particulier, lorsqu'une femme est représentée, elle est marquée par le sceau de la folie, la boîte de Pandore étant par exemple l'accusation la plus accablante des hommes à l'égard des femmes...

Ici, l'artiste représente exclusivement la pomme, plutôt que des hommes et des femmes, afin de suggérer que ce cadeau traditionnellement considéré comme empoisonné est en réalité un hymne visuel au réceptacle de tous nos espoirs et rêves. Bien à l'inverse des idées traditionnellement représentées, l'artiste a souhaité attester de la pureté du véhicule de la lumière, de la conscience ou du feu - tous les symboles de l'étincelle divine dans les êtres humains

Le titre est tiré de The Song of Wandering Aengus, un poème du poète irlandais W. B. Yeats.
 
"Bien que je sois vieux avec l'errance
A travers des terres creuses et des terres vallonnées,
je découvrirai où elle est partie,
Et j'embrasserai ses lèvres et prendrai ses mains ;
Et je marcherai parmi les longues herbes pommelées,
Et cueillerai jusqu'à ce que le temps et les temps soient faits,
Les pommes d'argent de la lune,
Les pommes d'or du soleil."